Quand choisir, c’est renoncer
Ces derniers jours, en pleine mission rangement – une de ces périodes où on vide autant ses placards que son esprit – je suis tombée sur des notes qui datent d’un an, peut-être plus. Elles ressemblaient à une carte de mes aspirations : mes deux activités principales étaient là, avec quelques satellites gravitant joyeusement autour. Tout y était limpide, vibrant.
Et pourtant, entre ce moment et aujourd’hui, il y a eu des détours. Cette année a été particulière, avec son lot de défis et de turbulences. Plus fragile, plus déstabilisée, je me suis parfois tournée vers des avis extérieurs, laissant leur voix couvrir la mienne. Un proche m’a même dit : « Tu devrais te concentrer sur une seule activité, c’est plus clair. »
Alors j’ai essayé. Mais à quel prix ?
Pour moi, prendre une seule voie, c’est comme abandonner une part de moi-même. Aujourd’hui, je reviens à cet équilibre qui me correspond : un site qui reflète mes deux activités principales, le coaching et le design d’intérieur. C’est là, au carrefour de ces passions, que je me sens vivante. Et si ça ne plaît pas à tout le monde ? Tant mieux. Ce n’est pas à eux que je m’adresse.
Oser être multiple : une question de survie
Être multipotentiel(le), c’est avoir besoin d’explorer, d’apprendre, de créer dans des domaines variés. C’est un mouvement naturel, presque vital. Pourtant, la société nous assène des injonctions à la spécialisation : « Trouve ta niche, » « Sois plus clair, » « Une chose à la fois. »
Mais soyons honnêtes : pour nous, la spécialisation est un peu comme vivre dans une seule pièce alors qu’on a un château entier à disposition. Ça ne fonctionne pas.
Certains trouvent leur bonheur dans des routines bien cadrées, répétant les mêmes gestes chaque jour. C’est parfait pour eux. Mais pour nous, multipotentiel(le)s, la vie devient morne et vide sans exploration. Ce n’est pas une question de « meilleur » ou de « pire, » c’est une question d’alignement. Et accepter cela, c’est déjà un premier pas vers une vie plus riche et plus libre.
Écouter son intérieur pour mieux s’épanouir
Pour oser exprimer pleinement nos potentiels, il est essentiel d’apprendre à se connaître sans se laisser influencer par les voix extérieures. Ce n’est pas toujours simple, surtout dans des périodes de fragilité où ces voix semblent plus fortes que la nôtre.
Cela passe par des étapes douces mais fondamentales :
- Renforcer l’estime de soi : Se donner la permission d’être multiple et de valoriser cette richesse.
- Cultiver la confiance en soi : Pour avancer, même lorsque d’autres ne comprennent pas. (Faire le test)
- Découvrir les atouts de l’hypersensibilité : Souvent liée à la multipotentialité, elle peut être un véritable moteur si on apprend à l’apprivoiser. Le programme en ligne « Papillon »
- Reconnaître les déclencheurs sensoriels : Ce qui nourrit, apaise ou épuise notre énergie.
- Poser des limites : Savoir où dire stop, même si ce n’est pas toujours évident.
- Se délester de ce qui freine notre élan : Projets, habitudes ou relations qui ne nous servent plus.
Ce chemin n’est pas un travail, mais une reconquête douce de soi-même. C’est retrouver sa voix et l’écouter pleinement.
Accepter et s’accepter : un double mouvement
L’acceptation commence toujours par soi. Être multipotentiel(le), c’est reconnaître que notre richesse vient de notre diversité. Mais pour que cette acceptation soit complète, il faut aussi une forme de tolérance de la part de l’entourage. Pas forcément une compréhension totale – ça, c’est utopique – mais une reconnaissance : « Je vois que tu es différent(e), et c’est OK. »
C’est un équilibre délicat : accepter l’autre sans imposer ses propres croyances ou jugements. Et si tout le monde trouvait sa place, avec ses qualités et ses spécificités, on aurait un monde infiniment plus joyeux et multiple. Un monde où la différence serait une force et non une menace.
La discipline, une danse fluide
Revenons à cette remarque d’un proche : « Tu devrais te concentrer sur une seule activité, c’est plus clair. » Ça m’a agacée – je ne vais pas mentir – mais j’ai compris que c’était son prisme. Chacun voit la vie à travers ses propres lunettes, façonnées par son éducation, son environnement, ses expériences.
Mais imposer sa vision à l’autre, c’est oublier que ces lunettes ne sont pas universelles.
Pour un(e) multipotentiel(le), la discipline traditionnelle, linéaire et rigide, n’est pas adaptée. Ce qu’il nous faut, c’est une discipline vivante, une danse fluide qui nous permet d’explorer tout en avançant. Une discipline qui structure sans emprisonner, qui accompagne sans brider.
Conclusion : Une vie à l’image de nos passions
Cette année, j’ai appris à m’écouter de nouveau, à faire la paix avec mon profil multiple. Ce chemin n’est pas toujours simple, mais il est essentiel. Si tu te reconnais dans ces mots, sache que tu n’es pas seul(e).
Être multipotentiel(le), c’est avoir l’audace de dire non aux cases, de se réinventer à chaque pas, et de transformer sa diversité en une richesse infinie.
Et si un jour quelqu’un te dit : « C’est trop flou, tu fais trop de choses, » souris doucement et dis-lui : « C’est vrai, mais c’est dans cette richesse que je trouve ma clarté. »
Sabine Georges Atelier Pourpre
Coach Holistique et Designer Bien-être
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