Aujourd’hui on va encore parler d’hypersensibilité et surtout de contextes dans lesquels la perte de sens, très présente dans nos sociétés actuelles, accroît considérablement la sensibilité même chez les neuro-typique.
Lorsque j’ai fait ma petite enquête sur les réseaux sociaux, et que je vous ai demandé pour vous le terme « émotion » qu’est ce que cela évoque, la grande majorité (+70%) a sélectionné « gestion des émotions ». Expression que j’avais volontairement indiqué dans les suggestions parmi : une force, une fragilité, un super pouvoir. J’étais surprise de la force qui subsiste encore dans le fait de vouloir gérer.
Gérer ses émotions c’est lutter contre je préfère utiliser le terme apprivoiser, apprendre, connaître, laisser être.
On vit dans une société obsessionnelle de contrôle, de sécurité où tout est mesuré, quantifié, reporté dans les fameux tableaux de reporting, il n’y a plus que des chiffres et des statistiques, c’est bien loin de l’Humain.
La performance va contre l’excellence car elle privilégie souvent la quantité à la qualité. Dans notre société moderne, où tout va de plus en plus vite, il est facile de se laisser emporter par la nécessité de produire davantage, de courir après des objectifs chiffrés au détriment de l’approfondissement et de la maîtrise.
Pourtant, l’excellence ne se mesure pas en nombre de tâches accomplies, mais en la profondeur et la précision avec lesquelles elles sont réalisées. Cultiver l’excellence demande du temps, de la patience et un engagement constant envers sois-même à s’améliorer. Cela implique de prendre du recul, de réfléchir et de ne jamais cesser d’apprendre.
C’est un chemin de découvertes qui peut paraître ardu, certes, mais ô combien gratifiant, car il permet de créer des œuvres qui résistent à l’épreuve du temps et qui inspirent les générations futures.
Par exemple : Lutter contre une insomnie c’est une insomnie garantie ! Carl Gustav Jung nous dit : « Tout ce à quoi l’on résiste persiste et tout ce que l’on embrasse s’efface. »
C’est logique de se décourager lorsqu’on est dans la lutte permanente, d’être fatigué, de ne plus trouver le sens dans cette lutte quotidienne.
Lorsqu’on est hypersensible c’est fois 5 en termes de ressentis en comparaison des neuro-typiques.
On nous a beaucoup enseigné en permanence de lutter, de faire effort, de prendre sur soi, d’être le meilleur, meilleur que le voisin, que le copain de classe que le collègue, et aussi d’être la meilleure version de nous-même, si ça ce n’est pas une injonction et donc une lutte entreprise vis-à-vis de soi-même perso je trouve cela dur, comme si être sois n’était pas suffisant.
On a dopé notre égo, qui nous mène aujourd’hui par le bout du nez, et on n’arrive plus à sortir de cette spirale ou l’égo a de plus en plus besoin d’être nourri, un peu comme un drogué qui a besoin de sa dose régulière, vers quels profils cela nous mène t’il ? Dans cette boucle infernale on se dirige tout droit vers des comportements manipulatoires, du mensonge pathologique, pour toujours attirer à nous cette dose de reconnaissance et d’admiration. Cette quête incessante de validation extérieure nous enferme dans une prison invisible, où chaque interaction sociale devient une transaction visant à gonfler notre estime de soi. Les relations authentiques s’étiolent, remplacées par des liens superficiels basés sur l’apparence et l’approbation extérieure.
Cependant, il est possible de briser ce cercle vicieux. En prenant conscience de notre dépendance à l’égard de l’approbation externe, nous pouvons commencer un travail intérieur pour renforcer notre estime de soi de manière saine et durable. Cela passe par l’acceptation de nos imperfections, la reconnaissance de nos propres valeurs intrinsèques et le développement de relations sincères et authentiques. (Il y a des outils disponibles un peu partout, il suffit de trouver celui qui vous convient. Sur ce site je propose des audios alchimiques qui aident et accompagnent sur ce chemin de découverte de soi)
Il est crucial de se rappeler que la véritable reconnaissance vient avant tout de soi-même. Cultiver l’autocompassion et l’authenticité peut nous libérer des chaînes de l’égo et nous ouvrir à des expériences de vie plus enrichissantes et épanouissantes. La route est longue et semée d’embûches, mais chaque pas vers une meilleure compréhension de soi est une victoire précieuse.
Je me suis retrouvée un jour devant tous ces tableaux de reporting à compléter, et comme cela me prenait un temps fou, je me suis dit bientôt il n’y aura plus rien à mettre dans ces tableaux, le temps passé à reporter, c’est du temps perdu pour faire du fond, du terrain donc plus de fond, plus terrain, plus de chiffres, plus de statistiques au bout du compte les tableaux resteront vides. Le vrai travail, la vraie mission, l’accomplissement de quelque chose qui a de la valeur n’existera plus ou disparaitra sans manquer d’entraîner une perte de sens.
On ne nous enseigne pas à s’écouter, à s’autoriser, il y a toujours une autorité supérieure qui a son mot à dire, sa vérité, sa croyance, sa conviction qui, perçus du côté des hypersensibles ont un impact négatif puissant, puisqu’ils remettent tout en question afin de pouvoir comprendre les moindres détails de ce qu’on leur demande, de ce qu’on leur dit de ce qu’on leur raconte afin de pouvoir répondre au mieux à la demande qui est faite.
On nous a enseigné en permanence de lutter, de faire effort, de prendre sur soi !
Pourtant, il est essentiel d’apprendre à se connaître, à se comprendre, à se donner la permission d’être soi-même. La société nous impose souvent des normes et des attentes qui peuvent étouffer notre véritable essence. Il est donc crucial de trouver un équilibre entre les obligations extérieures et nos besoins intérieurs.
Écouter son propre cœur, suivre son intuition, c’est se donner la chance de vivre une vie authentique et épanouissante. Cela demande du courage et de la persévérance, mais les bénéfices en valent la peine. Lorsque nous nous permettons de nous écouter, nous découvrons des passions, des talents et des aspirations que nous n’aurions jamais soupçonnés.
Ainsi, apprendre à s’autoriser devient un acte de rébellion douce, une manière de prendre soin de soi et de respecter son propre chemin. C’est aussi une invitation à être plus indulgent et bienveillant envers soi-même, à accepter ses faiblesses et à célébrer ses forces.
Et par conséquent à augmenter aussi notre indulgence envers l’autre, notre bienveillance, notre acceptation de la différence, à accepter leurs faiblesses et à reconnaître leurs forces.
En fin de compte, l’autorité la plus sage et la plus juste est celle qui vient de l’intérieur, celle qui respecte notre unicité et notre humanité.
Podcast n° 7 du 28 mai 2024 sur toutes les plateformes d’écoute.